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Carnet de lectures
30 juin 2007

A bout de couple, Catherine Castro

__bout_de_couple

A mon tour donc de vous livrer ma note de lecture sur ce livre-voyageur! Je remercie Clarabel de nous avoir fait découvrir ce livre, et Flo de me l'avoir fait parvenir.

Catherine Castro nous parle de "la plus sournoise des catastrophes qui frappent l'humanité depuis la nuit des temps. Des générations entières sont foutues à cause de ces paires soudées par le mensonge et l'inconscience. Des milliards d'être humains ont été bousillés." Mais, qu'est-ce donc que ce mal? De quoi parle-t-elle? De la seconde guerre mondiale? De l'esclavage? Non... Du couple...

Comme le montre cette phrase, Catherine Castro ne se fait pas une très haute idée du couple. D'ailleurs, à quoi ça sert, d'être en couple? L'auteure a la réponse : pour une femme, être en couple sert à ne pas se faire agresser le soir, protection contre sexe. Pour les hommes : "Ils disposent d'une employée de maison à l'oeil, qui fait aussi nounou. S'il fallait la payer, avec les charges sociales, ce serait minimum 3000 euros par mois. Tout le monde ne peut pas les sortir. Franchement, pourquoi la quitter? Elle baise gratuitement, sans passion mais sans broncher".

Le couple est voué à l'échec. Elle décrit un couple de jeunes amoureux, et "ils ne savent pas les jeunes tourtereaux que leurs jours sont comptés, qu'ils ont les pieds dans une chape de ciment tout frais.". Plus haut : "La vérité, c'est ce que le couple fera de votre amour. Comme votre pull en cachemire préféré après un lavage à chaud en machine avec essorage, il en ressortira tout petit, tout feutré, tout minable, bon pour la poubelle".

Donc, pour elle, couple et amour sont incompatibles. Elle fait un portrait tellement désolant de la vie de couple, qu'on se demande pourquoi son éditeur n'a pas pensé à vendre en même temps que le livre une corde pour que l'on puisse se pendre... Non, franchement, c'est trop désespérant, si on l'écoute!

Au demeurant, je suis d'accord avec Catherine Castro sur certains points : l'amour peut s'épanouir en dehors du couple (mais aussi dans, quand même!!!), et il vaut mieux être seule que mal accompagnée.

J'arrête là avec sa conception du couple, et je passe à sa conception de la maternité. On note un vocabulaire éloquent : "Elle n'a pas découvert neuf mois après s'être fait engrosser que le père de son enfant était un enfoiré." Je suis peut-être vieille garde, mais il me semble que la même chose aurait pu être dite plus poliment, le discours ne gagne rien à être vulgaire. Plus loin : "Qui a raison? L'homme qui s'inflige la privation de ses désirs sexuels pour cause de mammifère en gestation, ou la morale qui veille à la survie de l'espèce et à l'ordre social?" Mammifère en gestation... Je suis outrée, remarquez, ça doit être le but, de la provocation bête et méchante. De plus, vous devez savoir, madame Castro, ayant vous-même "mis bas" (je me permets d'user de votre registre) à deux reprises, que, sauf problèmes médicaux particuliers, la grossesse n'empêche pas les rapports sexuels.

Autre point d'accord avec l'auteure : la marchandisation de l'amour et du couple. Ca, c'est sûr, c'est une véritable industrie, entre les sites internet, les livres, la Saint-Valentin...

Le ton du livre se veut provocateur, tout comme le propos. Mais au final, est-ce vraiment un livre si subversif? Le couple nous prive de liberté, dit-elle. Pour ma part, je vis en couple, je ne vois vraiment pas de quelle liberté je suis privée. (Ah, celle d'aller voir ailleurs? Il faudrait encore que j'en ai envie pour ressentir cela comme un manque de liberté...). Ceci dit, le fait d'associer le mot couple avec l'absence de liberté n'est pas nouveau. J'en prends à témoin tous ces magazines féminins qui sortent régulièrement des sujets du type "comment concilier vie de couple et vie privée", par exemple, preuve que pour beaucoup, ça ne va pas de soit. Le ton est impertinent certes (pour ne pas dire franchement vulgaire), les propos sont au final plus consensuels qu'ils n'y paraissent. Mais, à la réflexion, je ne pense pas que ce soit tant le couple qui fasse l'objet de toutes les pressions sociales, mais la famille (dont le fondement est le couple). La réflexion menée par l'auteure aurait probablement été plus intéressante si elle avait suivie cette problématique, plus proche à mon avis de la réalité.

C'est un livre qui se lit vite, à lire par curiosité.

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Commentaires
E
>LN : Tu ne perds rien à ne pas le lire! Tu gagnes du temps pour des lectures plus intéressantes!
L
Le thème avait l'air pas mal à la base mais vu ton commentaire je crois que je vais abstenir de lire ce livre. Surtout si c'est pour en ressortir totalement déprimée après :S
F
Nous nous rejoignons notamment sur l'extrémisme de l'auteur qui gâche et aveugle parfois sa réflexion. Dommage...
E
> Clarabel : Oui, voilà, c'est ça le problème, elle ne relativise pas! A aucun moment elle ne cherche à mettre un peu d'eau dans son vin!<br /> <br /> > Florinette : Ca, c'est sûr que sa vision des choses est particulière!
F
C'est un livre que je ne lirai pas, même par curiosité, je n'aime pas du tout sa façon de voir le couple !
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