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Carnet de lectures
28 août 2007

L'interdite, Malika Mokeddem

linterdite

Récit à deux voix de deux destins qui se croisent. Destin de Sultana, médecin à Montpellier, qui revient dans le village de son enfance en Algérie, après avoir reçu une lettre de son ancien amour, Yacine. Destin de Vincent, à qui on a greffé le rein d'une jeune femme algérienne, et venu en Algérie pour mieux connaitre cette nouvelle partie de lui-même. Deux personnes à la recherche de leur identité. Sultana apprend, juste avant son départ, que Yacine est mort. Elle décide de le remplacer dans le dispensaire qu'il tenait. Mais elle garde en elle les blessures de son enfance, et ces stigmates se rouvrent au contact avec la population : elle, la femme libre, se retrouve confrontée à l'intégrisme religieux. On rencontre aussi Salah, le meilleur ami de Yacine, homme aux yeux de chats. Et la merveilleuse petite Dalila, enfant confrontée à l'intégrisme de ses frères, venant se réfugier dans les dunes pour rêver.

Extrait : (dialogue entre Dalila et Vincent)

(Dalila) :" - Le paradis, c'est pas un espace! C'est le piège de la mort. La vie, dedans, elle devient un vomissement. La mort, elle est vraie la mort. Elle est dans la terre. On peut pas rêver bien avec du vrai. Pour rêver, il faut des choses qui existent pas et des choses du ciel, pas de la terre.
-Tu rêves bien sur ta dune, toi. Tu rêves bien d'elle parfois, non?
- D'abord le sable, c'est pas de la terre. Le sable, y a du soleil dedans. Moi, je me dis que le sable, il est tombé du soleil.(...)"

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C'est un roman qui se lit très facilement, et qui nous fait découvrir l'Algérie des années 90 (mais est-ce que ça a beaucoup changé depuis?).

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Commentaires
T
Malika Mokeddem utilise légende de l'ogresse pour symboliser l'Algérie ankylosée au prise avec l'intégrisme , une Algérie de la décénie noire qui dévore ses propres enfants.Ainsi,en parodiant l'ogresse ,l'auteure du roman recherche cette dimension protectrice de la femme pour mieux incorporer son mythe personnel à savoir le mythe de la mère.En rejetant la féminité,la narratrice homodiégétique,Sultana se veut être un personnage androgyne qui franchie les limites de sexe pour transcender sa féminité bafouée .Par l'intermédiaire de la petite Dalila,c'est toute une poétique de rejet qui prend corps:rejet du statut de la femme<br /> <br /> dans la société algérenne,rejet du concept de<br /> <br /> <br /> <br /> l'identité figée,rejet de la mort.Enfin, Malika Mokeddem fait du rejet un leitmotive d'une destruction constructive,détruire por mieux renaître .
T
L'Interdite est un roman qui met en lumière le scénario du mythe d'Agar .L'étude de ce mythe se fait à travers ces mythèmes;la perte de sens, l'errance,la quête des origines et de l'identité,la résurgence du mythe.<br /> <br /> A travers le morcellement des personnages,du temps et du lieux ,et la concurrence de la matière cantique ,Malika Mokeddem joue avec une poétique de rapprochement et d'éloignement du mythe d'Agar ,c'est aussi une poétique de rénovation de la part de l'auteure de ce roman-conte.
S
L'Interdite est la quête de la filiation ,de la renaissance, échapper à un destin de femme assujettie pour renaître en s’appropriant un autre destin de femme libre .L'Interdite est aussi un roman qui met en scène le mythe d'Agar(mythe biblique ) pour le subvertir .
E
Choupynette : Tu fais bien de le noter!<br /> <br /> Anjelica : Argh! Alors passe ton chemin, parce que ce livre traite beaucoup de l'intégrisme...
A
J'ai lu de bonnes critiques sur l'écriture de Malika Mokeddem mais la religion et d'autant plus lorsqu'il s'agit d'intégrisme, j'ai beaucoup de mal. Après, j'en suis malade pendant des jours !
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